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Les caméras : outils de protection ?

Après avoir armé sa police municipale, monsieur le député-maire-président d’agglomération va au-delà dans la dérive sécuritaire avec l’installation d’environ 140 caméras. Pour quel coût économique et humain ? Avec quel impact sur notre liberté ?

Pour quelle utilité ?

En Angleterre, pays "à la pointe" sur la vidéo surveillance, selon la police londonienne, seuls « 3 % des délits de rues seraient résolus alors que des millions de livres sont dépensés sur le territoire ». On voit ici que l’utilité sur les faits est toute relative.


Pour quel coût économique ?

Le prix des ces caméras s’est élevé à bien plus de 2.6 millions d’euros. Aurait on pu utiliser l’argent plus efficacement ? Oui ! Cet argent aurait pu servir pour la prévention qui semble être une réponse bien plus pertinente ! Par prévention, nous n’entendons pas la multiplication d’agents de la police municipale mais le soutien et l’accompagnement des différentes institutions et associations œuvrant à faire naître ou à préserver le lien social (culture, loisir, sport, entraide,…). Si il y a une cohésion au sein de la société alors, les délits deviennent plus rares, rendant obsolète l’utilisation de murs, de barbelés, de caméras, de chiens de gardes, de miradors et de police. Sans doute l’argent des caméras aurait été plus utile : dans l’investissement pour éviter les causes que dans la surveillance des conséquences. Le lien social est bénéfique pour tous, au contraire de la répression !

A quel prix pour les salarié-e-s présent-e-s derrières les écrans ?

En effet, nous pouvons nous demander comment ils et elles se sentent aussi bien au niveau physiologique (étant donné qu’ils et elles sont face à des écrans) et humainement, étant donné qu’ils et elles sont obligé-e-s de rester derrière des machines sans avoir un véritable contact humain.

A quel prix pour notre liberté ?

Nous avons démontré que les caméras ont un coût économique important pour la population à travers l’impôt sans être utile pour le bien de tous, mais qu’en est-il de l’impact sur notre liberté ?
Les caméras de vidéo-surveillance sont les prémisses d’une surveillance de masse de la population où les opposant-e-s politiques, syndicaux et associatifs pourraient être constamment surveillé-e-s via ce type de dispositif. D’ailleurs, dans les pays autoritaires, c’est exactement à ça que servent ces caméras. Avec un tel système, tou-te-s les citoyen-ne-s sont considéré-e-s comme des suspect-e-s permanent-e-s devant être surveillé-e-s pour enregistrer leur déviance au système en place. Nous sommes donc, au yeux des dirigeant-e-s, de futur-e-s criminel-le-s en puissance.
Nous rappellerons que ces caméras auront servi à retrouver 3 "dangereux-ses criminel-le-s" qui avaient jeté trois œufs sur la mairie... se retrouvant avec 600 euros d’amende et prélèvement ADN à la clef. Nous rentrons dans une véritable ère policière et sécuritaire, aussi bien au niveau étatique qu’au niveau local. Prenons garde.

Nous finirons par cette citation de Georges Orwell dans 1984 : « Le télécran recevait et transmettait simultanément. Il captait tous les sons émis par Winston au-dessus d’un chuchotement très bas. De plus, tant que Winston demeurait dans le champs de vision de la plaque en métal, il pouvait être vu aussi bien qu’entendu. Naturellement, il n’y avait pas moyen de savoir si, à un moment donné, on était surveillé [...] on pouvait même imaginer qu’elle surveillait tout le monde, constamment. ». Bien entendu, ce livre demeure encore aujourd’hui de la fiction... N’est ce pas ?

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