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Marseille : Valls ne veut pas d’armée, mais des caméras

Voir en ligne : Valls récupère les 1800 caméras de vidéosurveillance de Marseille

La sénatrice-maire PS de Marseille Samia Ghali avait proposé, fin août, de faire appel à l’armée pour réprimer les trafics de drogue dans certains quartiers de Marseille. Manuel Valls, s’il se déclare fermement opposé à cette méthode, veut en revanche, renforcer le dispositif de vidéo-surveillance de la ville.

Manuel Valls a beau jeu de promouvoir la vidéosurveillance à Marseille : la cité phocéenne a d’ores et déjà décidé de déployer de 1500 à 1800 caméras d’ici 2014, avec "près de 40 policiers municipaux affectés 24h/24 à la visualisation des images", pour un budget d’investissement de "9,8 millions d’euros auxquels s’ajoutent 3 millions d’euros de frais de fonctionnement annuels". 200 caméras de surveillance devaient être opérationnelles en septembre, 300 en décembre.

En juin dernier, une centaine d’opposants à la vidéosurveillance avaient manifesté pour dénoncer cette banalisation de la vidéosurveillance dans un "charivari masqué qui s’est soldé par la dégradation de plusieurs appareils... sous l’œil des caméras, impuissantes", notait La Provence dans un article donnant — une fois n’est pas coutume — longuement la parole aux arguments des opposants :

"Ça en dit long sur leur efficacité", ironise un participant "non-casseur". Un sabotage qui n’est pas une première. En octobre 2011, déjà, au tout début de "l’invasion", dixit le jeune militant, cinq mâts prévus pour supporter ces caméras avaient été descellés...
Ce qui dérange ? "Il y en a dans tous les coins de rue, parfois même au milieu d’une artère !", plaide Bruno. Ce manque de discrétion crée une ambiance de suspicion et de paranoïa. C’est à se demander si le but c’est qu’elle nous voit ou qu’elles soient vues."
"Quel est l’intérêt en terme de sécurité de braquer une caméra sur la terrasse d’un bar ?" Mère de famille et professeur des écoles, Gisèle, dénonce "un gaspillage inouï d’argent public pour un système qui n’a jamais prouvé son efficacité. Ok, ça rassure les anciens. Mais à qui va-t-on faire croire qu’un type qui veut voler un sac va le faire sous une caméra à visage découvert ? (...)".

Ironie de l’histoire, cette déclaration intervient une semaine tout juste après que le système de vidéosurveillance de Plus belle la vie (la série TV à succès qui se déroule à Marseille) ait été "piraté" à la demande de plusieurs de ses personnages -parce qu’il portait atteinte à la vie privée des habitants du quartier-, et un mois et demi après que les internautes-téléspectateurs de Plus belle la vie se soient majoritairement prononcés contre la vidéosurveillance.

Interrogé par les journalistes Libération pour savoir s’il continuerait le plan d’équipement en vidéosurveillance lancé par la droite, Manuel Valls La semaine passée, Manuel Valls avait déjà déclaré :

"Une caméra n’est ni de droite ni de gauche !"